En 2010, l’ONU a reconnu le droit d’accès à l’eau potable comme un droit humain. Pourtant, 40% de la population mondiale est touchée par la pénurie d’eau et le changement climatique ne fait qu’aggraver la situation. En mars 2023, la première conférence mondiale des Nations Unies sur l’eau depuis 1977 a eu lieu. PWS a saisi l’occasion pour se pencher sur la question de l’importance de l’eau dans les pays de programme. Vous pouvez lire ici les témoignages des organisations de la société civile interrogées. PDF Version.
Le « Programme œcuménique d’accompagnement en Palestine et en Israël » (EAPPI) est une initiative du Conseil œcuménique des églises (COE). Il répond à l’appel en 2001 des églises locales et des organisations des droits humains palestiniennes et israéliennes de mettre en place une présence internationale afin d’assurer la protection de la population locale. À la suite de plusieurs projets pilotes d’Eglises, réalisés au printemps 2001, EAPPI a finalement été lancé en 2002. Dès lors, environ 1’500 accompagnateurs·trices internationaux (Ecumenical Accompaniers – EAs) provenant d’organisations participantes au programme EAPPI de 21 pays s’engagent dans les zones en conflit. Des volontaires suisses prennent part au programme EAPPI depuis 2003. Sous l’égide de l’Église évangélique réformée de Suisse (jusqu’en 2019 la Fédération des Eglises Protestantes de Suisse), l’EPER (Entraide protestante suisse) assume la responsabilité de la participation suisse au programme EAPPI. Peace Watch Switzerland est responsable de la mise en place opérationnelle du programme en Suisse.
Sur place, les observateurs·trices des droits humains travaillent avec des ONG israéliennes et palestiniennes ainsi qu’avec des paroisses locales. Ils et elles participent également à un échange et dialogue avec différentes communautés juives à Jérusalem et à Haïfa. Par leur présence sur le terrain, les EAs contribuent à protéger la population civile d’agressions et de violations des droits humains. En outre, les efforts locaux et internationaux en faveur de la fin de l’occupation israélienne sont soutenus.
Le conflit israélo-palestinien, qui dure depuis des années, entraîne de graves violations des droits humains et de violentes attaques contre la population civile des deux côtés, israélien et palestinien. En même temps, le conflit est marqué par des rapports de force inégaux. Avec l’espoir de plus en plus faible d’une solution politique ou d’une désescalade pacifique du conflit, le gouvernement israélien mise sur la force militaire. Le respect des droits humains fondamentaux et des dispositions du droit international (humanitaire) n’est plus garanti. Les forces de paix israéliennes et palestiniennes sont de plus en plus marginalisées.
En Cisjordanie, l’expropriation des terres et la destruction des maisons et des infrastructures, les restrictions d’accès à la terre et à la liberté de mouvement restreignent considérablement la vie sociale, politique et économique, et menacent les moyens de subsistance des personnes qui y vivent. Cependant, les organisations non gouvernementales (ONG), les églises et d’autres acteurs de la société civile continuent de poursuivre leurs programmes de reconstruction, de paix et de droits humains chaque fois que cela est possible. L’un de ces programmes est le « Programme œcuménique d’accompagnement en Palestine et en Israël » (EAPPI) du Conseil œcuménique des Églises (COE), auquel Peace Watch Switzerland (PWS) participe. Avec la présence d’accompagnateurs et accompagnatrices internationaux des droits humains en Palestine/Israël, EAPPI contribue à renforcer les approches non-violentes, à promouvoir les forces de paix et à protéger la population.
Afin que leur combat pour les droits humains et le respect de la constitution ne restent pas vains, les défenseur·e·s des droits humains (DDH), les organisations de terrain et les communautés agricoles dépendent du soutien international. Les organisations de la société civile au Honduras demandent donc à la communauté internationale d’être présente dans le pays. Seuls une pression internationale et un accompagnement extérieur peuvent leur garantir une voix dans le combat pour la répartition de la ressource « terre ». C’est pour cette raison que Peace Watch Switzerland (PWS) met en place une observation et un accompagnement international des droits humains.
Des volontaires venant de Suisse mais également d’autres pays européens, d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud, s’engagent pour un minimum de six mois pour le projet PWS Acompañamiento Internacional en Honduras (ACO-H). Ils·elles travaillent dans des équipes internationales de 4 à 6 accompagnateurs·trices des droits humains et accompagnent des communautés agricoles et des DDH dans leur quotidien, lors de démarches administratives ou devant des tribunaux. Ils et elles documentent ce qu’ils voient et observent. Leur présence apaise des situations de conflit et dissuade des acteurs violents d’agir. Les équipes internationales disposent d‘un appartement dans la capitale, Tegucigalpa, où PWS a également son bureau. De là, les observateurs·trices des droits humains commencent leurs accompagnements de plusieurs jours dans les villages et les communautés ayant sollicité un accompagnement et une observation. L’équipe hondurienne de PWS gère et coordonne le travail d’accompagnement dans le pays, est responsable de la sécurité et assure la mise en réseau.
Le projet d’accompagnement de PWS au Honduras s’inscrit dans le cadre du travail du programme de l’EPER pour la protection des DDH au Honduras. PWS fait partie d’un réseau d’acteurs nationaux et internationaux au Honduras. L’équipe de PWS au Honduras est composée du chef de projet, du coordinateur pour la région Sud et d’une personne responsable de l’administration et des finances. Au Honduras, PWS est une organisation partenaire de l’EPER et fait partie du programme PRODERECHOS de EPER Honduras.
Après 36 ans de guerre civile, 30 ans de dictature militaire et un génocide contre la population Maya Ixil au début des années 1980, le gouvernement, l’armée et la guérilla ont signé des accords de paix en 1996. Cependant, malgré le traité de paix, la situation sociale au Guatemala reste très fragile. Les traumatismes de la guerre n’ont pas été traités et les fractures sociales sont encore très présentes dans certaines régions.
Le nombre de victimes d’assassinats est aujourd’hui plus élevé que pendant le conflit armé interne. La violence et l’impunité sont encore extrêmement présentes au Guatemala. Ces dernières années, la stratégie consistant à criminaliser les personnes et les organisations qui œuvrent pour les droits humains et les droits constitutionnels s’est également renforcée. De plus en plus de défenseur·e·s des droits humains (DDH) sont accusé·e·s de crimes qu’ils·elles n’ont pas commis. En conséquence, les personnes accusées, leurs familles et les communautés ou organisations auxquelles ils et elles appartiennent sont durement touchées Au lieu de pouvoir poursuivre la lutte non-violente pour leurs droits, leurs forces et leurs ressources sont immobilisées dans des procédures judiciaires.
PWS a travaillé au Guatemala jusqu’à fin 2019 au sein du projet international d’accompagnement ACOGUATE – Proyecto de Acompañamiento Internacional en Guatemala – en envoyant notamment des observateurs·trices volontaires des droits humains sur le terrain.
Ces derniers·ères ont accompagné des témoins des atrocités commises pendant le conflit armé interne. De même, les volontaires ont également accompagné jusqu’à 200 DDH, organisations agricoles, défenseur·e·s de la terre et du territoire et syndicalistes s’engageant en faveur des droits des populations, la plupart autochtones. Les observateurs·trices ont accompagné les membres de l’AJR (Association Justice et Réconciliation) et les plaignant·e·s ou témoins de violations des droits humains lors d’audiences et de procès. Ils·elles ont également entre autres rendu visite à des témoins et des leaders sociaux dans leurs communautés, ont accompagné des DDH lors de réunions, ont observé des manifestations de mouvements sociaux et ont rendu visite à des DDH criminalisées en prison.
De 2009 à 2020, PWS a accompagné en Colombie des communautés de petits paysan·ne·s qui se trouvent dans un processus de lutte pour la terre. Ces démarches leur font encourir des risques élevés. Les menaces, expulsions, et l’utilisation de la violence physique sont des moyens de pression très fréquemment utilisés en Colombie afin de préserver des intérêts politiques ou économiques.
PWS a accompagné cinq communautés dans la région du Magdalena Medio : Las Pavas, El Guayabo, Bella Union, El Garzal et Nueva Esperanza. Ces communautés sont membres du réseau « Red de Iniciativas de Paz desde la Base », un réseau d’organisations de base qui s’engagent en faveur de la paix. Ponctuellement, PWS a également accompagné deux organisations des droits humains à Barrancabermeja (département de Santander), chef-lieu de la région du Magdalena Medio : « Organización Feminina Popular » (OFP) et « Ríos Vivos ». Ces dernières traitent du droit des femmes ainsi que de la protection de l’environnement. Deux thèmes transversaux, également pour les communautés qui luttent pour les droits à la terre, à l’eau et mettent l’accent sur l’engagement des femmes. PWS a travaillé en Colombie avec l’organisation partenaire locale ‹Pensamiento y Acción Social› (PAS). PAS a coordonné le travail des observateurs·trices des droits de l’homme sur place.
La présence d’observateurs·trices internationaux impartiaux permet de maintenir les groupes armés à distance des villages et des associations de défense des droits humains et de permettre ainsi aux habitant·e·s de pouvoir continuer à vivre dans un climat sécuritaire plus élevé et poursuivre leur engagement afin de faire valoir leurs droits à la terre. Les observateurs·trices offrent une présence protectrice aux communautés et organisations accompagnées et documentent les cas de violations de droits humains, pour ensuite les diffuser aux niveaux national et international.
Le Honduras est touché par la pauvreté, les inégalités et une absence flagrante de sécurité humaine. À cela s’ajoutent des problèmes de corruption et une grande impunité. Plus de 95% des actes de violences ne sont pas élucidés. Le gouvernement, réélu en 2017 dans des conditions inconstitutionnelles et opaques, distribue généreusement des licences d’investissement à l’industrie de l’extraction, de la production énergétique, de l’agro-alimentaire et du tourisme.
Les gains de ce développement profitent aux investisseurs et à leurs intermédiaires. Au contraire, la population locale voit son espace de vie diminuer, et la grande majorité pauvre de cette dernière ainsi que l’écosystème existant sont les premiers à souffrir des dégâts environnementaux. Des organisations de terrain ainsi que des communautés agricoles, qui connaissent et revendiquent leurs droits, sont criminalisées et menacées. Le sud du pays, composé des départements de Valle et de Choluteca au Golfe de Fonseca, est particulièrement exposé. Là-bas, le gouvernement hondurien veut mettre en place une « zone de développement spécifique », c’est-à-dire un espace extraterritorial dans lequel les lois nationales ne sont presque plus valables et où règnent des conditions idéales pour les investisseurs étrangers. De nombreux projets sont déjà prévus; la population locale subit une extrême pression pour y participer ou partir, alors que la terre sur laquelle ces personnes vivent, constitue tout ce qu’il leur reste.
Depuis plus de 50 ans, la Colombie vit une situation de conflit interne dont les acteurs principaux sont les organes étatiques armés de l’armée nationale et de la police, différents groupes de guérilla, des unités paramilitaires ainsi que des acteurs armés du trafic de drogue. La principale victime de ce conflit est une population rurale appauvrie qui se retrouve prise en étau entre les différents intérêts de ces acteurs et qui devient souvent aussi une cible, lorsqu’il s’agit d’accéder à la terre ou aux ressources naturelles.
Les accords de paix signés en 2016 entre le gouvernement colombien et les Farc laissaient présager un avenir plus rayonnant pour la population civile colombienne, ce qui n’est pour beaucoup malheureusement pas le cas. Les organisations locales dépeignent une image très précaire de la situation, en particulier dans les régions rurales, où une guerre ciblée est menée contre les organisations de la société civile, les mouvements sociaux et les minorités. Les attaques contre les leaders de la société civile sont systématiques et sont le résultat du clientélisme et de l’exploitation impitoyable des ressources naturelles du pays. De nombreux citoyen·ne·s ne sont toujours pas protégés par l’État de droit, sont livrés à des gangs armés et le degré d’impunité est très élevé.